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CHANTIER INTERACTIFS : ECRITURES EN LIGNE

Un outil interactif original entre les lecteurs et la bibliothèque !
Un appel à contributions intégrant des témoignages écrits ou sonores (dans le cadre d'une « culture inclusive ») et leurs valorisations.

Pour que, sur cette page, apparaissent vos écrits ou/et expressions visuelles-sonores, créations personnelles ou extraits de lectures :

1/ Consultez ci-dessous :

- les dates et le sujet du CHANTIER EN COURS

- les CONSIGNES ET MATÉRIAUX pour la création

2/ Envoyez votre contribution par mail à contact@sautefrontiere.fr

3/ Vos envois retiendront toute l’attention du « Comité de lecteurs » , certains seront choisis, publiées ici et peut-être valorisés en live...

Dates du chantier : du 1er septembre au 31 octobre 2023

Consigne :

Dans le cadre du Manifeste pour la forêt au programme de Saute-Frontière les 28 et 29 octobre 2023,

et, si possible, en vous inspirant du « Cahier d’exercices Écobiographiques » de Jean-Philippe Pierron  (in « Je est un NOUS » Mondes Sauvages Actes Sud 2021 / livre consultable à la bibliothèque ) ,

dans la forme de votre choix,

« vous vous mettrez dans la peau de vivants à qui la nature a parlé... en vous rapportant à une expérience vécue et non à des propos généraux et abstraits »

- Extraits de la post-face de l’ouvrage cité:

«Dire « je », c’est exprimer combien nous sommes reliés à la nature (…) raconter nos liens à un animal, un arbre, une rivière, des matières (…) vivant humain parmi les vivants (…) faire un retour poétique sur sa propre expérience, mettant au jour la dimension écobiographique de sa vie »

Accès rapide aux rubriques

Christophe Jasseron

membre du CA/Saute-Frontière

Mortelle Randonnée

Une main aléatoire me conduit sur le chemin de la recomposition des mondes. Avec toute la lenteur qui sied à un projet si ambitieux, j'avance, tel un ver de terre surgissant de la profondeur de mes lointaines racines. Ballotté par cette étrange dualité oscillant entre confiance et instabilité, je me rapproche quelques instants du caractère de l'être humain. Il faut dire qu'en ce jour du mois de mai, je sens son odeur à mes côtés. Dans la fraîcheur d'une forêt de hêtres, ils sont là, à marcher, les yeux bandés, à faire semblant, à tour de rôle, d'être non-voyant. Que de vacarme et de manque de considération pour leurs semblables qui eux, sont continuellement plongés au coeur de l'obscurité. Les voilà maintenant qui se surprennent à écouter le subtil craquement que produit une feuille sous leurs pas hésitants. Devant un obstacle, ils testent l'enjambement. Face à un arbre, ils tripotent de leurs mains purifiées au gel hydralcoolique la résine d'un mélèze, d'un épicéa, d'un pin … ils ne savent pas encore très bien. A moins que ce ne soit un bois annoncé plus ''noble''. Et l'arbre dans tout ça, il en pense quoi ? Lui a-t-on demandé son avis, son ressenti ? Y a-t-il eu quelque part dans ce bref échange interaction entre le langage de l'arbre et celui de l'homme ? Permettez-moi d'en douter. Moi, Lumbricus Terrestris, petit ver commun, pur produit de la terre nourricière, officiant modestement depuis des lustres mais mortel parmi les mortels, veuillez bien croire qu'à mon échelle, de les voir s'agiter avec autant de curiosité le temps d'une balade dite '' sensorielle '', cela m'amuse terriblement. C'est probablement parce qu'ils en ont perdu depuis des générations leur part d'animalité. Cette douceur de l'existence qui leur a échappé dès lors où ils se sont mutuellement civilisés, entrant dans une sorte de politesse sociale castratrice. Le côté rugueux de leurs autoroutes, aseptisé de leurs lotissements individuels et leurs gratte-ciel, verdoyant bien propre de leur univers ôté de toute sauvagerie, cela les rend fiers d'eux-mêmes, dans leur manière d'habiter le monde. Ils se consolent les uns les autres en s'offrant des caresses allant dans le sens du poil, de leurs poils à eux. Oh bien sûr, parfois ils se mettent à douter, à vibrer à travers leur fibre végétale, comme le fait tout être vivant ici-bas. Mais aussitôt après, une fois cette chatouille passagère terminée, une fois passée l'entorse cédée au confort dans lequel ils se sont auto-enfermés, soit volontairement, soit par un genre de processus inéluctable, ils replongent dans la platitude si sécurisante avec laquelle ils éduqueront leur propre géniture. Tel un papier collant utilisé d'ordinaire pour absorber les mouches ou tout autre nuisible, l'homme ressort son plus beau cahier pour y annoter ses belles certitudes, dont celle qu'il a généralement de se considérer comme un être de '' race supérieure ''. Ainsi dit, notre groupe de randonneurs semi-naturalistes du jour s'en retourne benoîtement dans un endroit plus familial et convivial que celui des hôtes de la forêt.

Fréderic Jésu

Avec ou sans douceur
mais tout en profondeur,
la main caresse : curiosité
et puis chatouille : instabilité.
Elle gratte, sa ressource est lenteur,
jusqu’aux racines de l’odeur.
Mais rugueuse est la feuille : craquement
et confiante est la terre : enjambement.
C’est sans parler du ver de terre
fuyant la fraîcheur de l’hiver
et croyant sauter la frontière :
c’est à la résine qu’il adhère.
Il trouve ce monde verdoyant
oui mais un peu trop collant.

Hêtre ou avoir : tel est l’aléatoire
qui anima l’animal
sur les hauteurs de Cinquétral.

Grand Tétras et Lynx, des emblèmes de quoi ? 

Texte proposé dans la continuité du volet 3 Anima'nimal par Florian Rochet-Bielle, auteur, journaliste, réalisateur du documentaire audio "Des histoires de vrais lynx" www.florianrochet.com

et Emma Pirot, stagiaire du groupe Tétras Jura, étudiante en Master Société et Biodiversité, finalité Diversités Culturelle et Biologique, Muséum d'Histoire Naturelle de Paris et artiste-auteure emmapi@orange.fr

Ce texte introduit deux travaux de créations sonores qui ont été diffusés lors des rendez-vous « Anima’nimal », l’un portant sur le lynx (réalisé par Florian Rochet-Bielle, disponible sur son site internet1) et l’autre portant sur le grand tétras (Emma Pirot). Il reprend aussi quelques réflexions issues d’un travail de recherche réalisé par Emma Pirot (Des grands tétras à pas de loup : récit d’un processus d’intéressement à une espèce « emblématique » du Haut-Jura), travail qui peut être mis à disposition sur demande.

Couverture du livre 'grand tétras et Lynx, des emblèmes de quoi ?'

grand tétras et Lynx, des emblèmes de quoi ?

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