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Beatrice Commengé
Les rencontres comme à la maison
Beatrice Commengé
Mar. 23 août - 19H00
Maison de la poésie transjurassienne

Une micro-histoire de l'Algérie française fondé sur un paradoxe : celui du bonheur éprouvé par une petite fille au coeur d'une situation caractérisée par l'horreur de la guerre. Pas d'évocation historique dans "Alger, rue des Bananiers", mais l'inscription de l'écriture dans les lieux de ses ancêtres et ces moments de bonheurs intenses qui ont nourri une enfance dans la lumineuse candeur passée entre le soleil et la mer . Un livre subtil et émouvant qui vous transforme.



Rencontres Comme à la maison au jardin de la Maison de la poésie 





Quel beau privilège que celui d'accueillir Béatrice Commengé dans le jardin de la Maison de la poésie avec ce récit poétique Alger, rue des bananiers (Verdier 2020) couvert par une presse élogieuse et deux prix littéraires ( Jacques-Audiberti - ville d’Antibes 2021 et le troisième prix Frontières – Léonora-Miano 2021).

Avec ses parents, Béatrice Commengé traverse la Méditerranée à l'été 1961, sans perspective de retour. En même temps que l'enfance la quittait, elle quittait le lieu qui l'avait nourrie. A l'orée de son adolescence, une autre terre s'ouvrait. C'est bien plus tard que la nécessité de se replonger dans la réalité algérienne émerge et la projette d'emblée face à son ignorance de tout un pan de l'Histoire qu'elle découvre dans la bibliothèque de son père.

Cette bibliothèque de couloir comme on l'appelait dans la famille, était en réalité toute une vie ressuscitée, cette courte vie de l'Algérie française. Le hasard m'avait fait naître sur un morceau de territoire dont l'histoire pouvait s'écrire entre deux dates, comme sur une tombe : 1830-1962. Une histoire qui comme toutes les histoires aurait pu ne pas avoir lieu. Tel un corps, l'Algérie était née, avait vécue, était morte. Née et morte dans la douleur du sang versé. 

Deux vérités contraires dont personne ne lui parlait jamais à l'école Au soleil, au bout de la rue des bananiers, "même quand une bombe fait trois morts et soixante blessés au milk bar, le 30 septembre 1956, la veille de la rentrée des classes". 

Lorsque qu'en janvier 2022 Marion Ciréfice a réalisé l'entretien avec Béatrice Commengé pour l'émission Montagnes en poésie, celle-ci nous a demandé de diffuser un extrait de la chanson mémorable de Doris Day : Que Sera Sera  extraite du film L'homme qui en savait trop qui l'a beaucoup marquée et qui dit ceci : 

Quand j'étais une toute petite fille, j'ai demandé à ma mère : comment serai-je ? serai-je belle, serai-je riche ? Voici ce qu'elle m'a dit : que sera sera, ce qui viendra, viendra. 

Cette chanson correspond parfaitement à l'incertitude d'une époque, sans que la population en soit vraiment consciente. 

Béatrice Commengé nous offre un récit sans aucune mélancolie mais plutôt une nostalgie heureuse de ce qui ne sera jamais plus.

Émission Montagnes en poésie du 14 janvier 2022 à ré-écouter ici dans la torpeur et les incertitudes de l'été 2022 

https://www.rcf.fr/culture-et-societe/montagnes-en-poesie?episode=85818&page=1

 


 


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